"La fenêtre" par Mithélau
Mithélau se glisse dans la peau de ses patients pour nous relater leurs différentes paroles ou pensées, divers états d'âmes qu'il rencontre tout au long de ses visites de médecin généraliste dans les Maisons de repos.
Ici, il nous conte les pensées, peu amicales et bienveillantes, d'une dame par rapport à sa voisine de chambre (en chambre double)
Elle ne bouge plus depuis ce matin
...
Elle ne parle plus
…
Tant mieux.
…
Je ne supporte pas sa voix criarde et baveuse.
…
Il y a deux jours je l'ai poussée sur son lit.
Elle m'avait frappée dans le dos avec sa canne.
…
Elle ne voit plus qu'on m'a dit, mais la sale rosse savait où j'étais.
Moi, même les yeux fermés je reconnais son odeur: pipi et café
…
Elle ne bouge plus.
…
C'est elle qui a le lit près de la fenêtre.
C'est un comble pour une aveugle.
…
Moi je suis dans le petit coin noir près de l'armoire.
…
Quand je roule vers la lumière du jour, elle me frappe.
Alors, je lui tire les cheveux, je la gifle, je lui crache dessus, je la déteste.
…
Elle ne bouge plus.
…
Elle est morte.
…
Ils vont me donner son lit.
…
Près de la fenêtre."
Fenêtre, étude par Toutounov
La jeune fille à la fenêtre de Dali