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Un monde en soi
27 mars 2013

"La fenêtre" par Mithélau

Mithélau se glisse dans la peau de ses patients pour nous relater leurs différentes paroles ou pensées, divers états d'âmes qu'il rencontre tout au long de ses visites de médecin généraliste dans les Maisons de repos.

Ici, il nous conte les pensées, peu amicales et bienveillantes, d'une dame par rapport à sa voisine de chambre (en chambre double)

 

Elle ne bouge plus depuis ce matin

...

Elle ne parle plus

Tant mieux.

fenetre_etude_toutounovJe ne supporte pas sa voix criarde et baveuse.

Il y a deux jours je l'ai poussée sur son lit.

Elle m'avait frappée dans le dos avec sa canne.

Elle ne voit plus qu'on m'a dit, mais la sale rosse savait où j'étais.

Moi, même les yeux fermés je reconnais son odeur: pipi et café

Elle ne bouge plus.

C'est elle qui a le lit près de la fenêtre.

C'est un comble pour une aveugle.

Moi je suis dans le petit coin noir près de l'armoire.

Quand je roule vers la lumière du jour, elle me frappe.

Alors, je lui tire les cheveux, je la gifle, je lui crache dessus, je la déteste.

Elle ne bouge plus.

Elle est morte.

Ils vont me donner son lit.

Près de la fenêtre."

 

Fenêtre, étude par Toutounov

La jeune fille à la fenêtre de Dali

jeune_fille_a_la_fenetre_dali

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Commentaires
P
Parfois difficile de vivre à deux dans un espace réduit...Mais en arriver à ce point là....<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne journée !
I
Une tendance naturelle incline souvent à juger mal les inconnus, les voisins...On leur prête des intentions fielleuses alors qu' ils sont simplement indifférents. Que dire lorsqu'on partage une chambre d'hôtel ou d'hôpital! La promiscuité devient vite le prétexte à des interprétations qui peuvent dégénérer en animosité, voire en haine! C'est le tableau que dépeint ici, dans toute sa hargne, le médecin souvent témoin ou confident malgré lui des dérives de certains résidents...Ceux, sans doute, qui n'ont plus d'intérêt pour rien, mais conservent une malignité aigrie envers qui les côtoie...
M
Difficile cohabitation. Pire au soir de la vie, où la moindre chose est amplifiée, où l'on se contrarie de tout, où l'on perd tout centre d'intérêt susceptible de procurer l'évasion d'une réalité si dure à accepter. Malgré tous les efforts des accompagnants, pas facile de finir dans la sérénité.
M
Pas tendres ces pensionnaires!!!
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